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Front froid où l’air tropical est chassé par des courants maritimes
frais et perturbés
C’est la situation orageuse la plus classique en été. Toutefois elle peut prendre les formes les plus diverses. La situation pré-orageuse dépend essentiellement de la structure exacte de la masse d’air qui précède et de l’heure de passage du front. Les orages eux-mêmes dépendent de l’humidité et de la différence de températures entre les deux masses d’air. La situation post-orageuse dépend de la structure exacte de la masse d’air qui suit.
La situation atmosphérique générale est, quant à elle, celle d’un anticyclone qui évacue vers l’est, vers l’Europe centrale ou orientale, et d’une dépression atlantique qui se dirige progressivement vers les Îles Britanniques ou la Mer du Nord (et qui sera suivie par d’autres dépressions).
La situation pré-orageuse dépend, comme mentionné ci-dessus, de la structure exacte de la masse d’air qui précède. Habituellement, on assiste à une masse d’air tropical chaud et assez stable au départ, sous influence anticyclonique, qui devient progressivement plus instable des suites de la baisse de pression, de la disparition de l’inversion subsidence et de la détente (et du refroidissement) de l’air en altitude. Si en plus, le courant général tourne au sud-sud-ouest avant le passage du front, l’air tend aussi à devenir plus humide.
Classiquement, comme dans une situation pré-orageuse au sein d’une masse d’air, des cumulus humilis se forment en après-midi, suivi de cumulus mediocris et congestus. Ensuite arrivent les orages qui, cette fois-ci, ne sont plus des cellules isolées, mais une ligne d’orages frontaux, particulièrement violents s’ils arrivent au bon moment, c’està- dire en fin d’après-midi ou début de soirée. S’ils arrivent plus tard, la nuit, les cumulus congestus se résorbent d’abord mais l’air reste chaud et très lourd. Les orages nocturnes peuvent également être très violents s’ils sont alimentés par le maximum de vent qui se forme au-dessus de l’inversion nocturne, à quelques centaines de mètres du sol. Par contre si les orages arrivent trop tôt, en fin de matinée par exemple, ils perdent beaucoup de leur puissance en raison de l’absence du coup de pouce thermique (convection pas encore assez développée à l’avant des orages).
Il se peut toutefois que la masse d’air antérieure reste sèche jusqu’à l’arrivée du front. Le ciel est alors serein (à l’exception de quelques altocumulus) et un mur de cumulonimbus, visible de loin, arrive sans qu’il ne soit précédé de cumulus. Si cela arrive la nuit, on voit des éclairs à l’horizon du côté ouest ou sud-ouest, alors que le ciel est encore étoilé.
Dans d’autres cas, l’instabilité est telle que des orages de masse d’air éclatent avant l’arrivée du front. Si ces orages s’alignent le long d’une zone de convergence, ce sont eux qui ont le plus d’énergie et le front froid s’affaiblit. Cela arrive souvent dans les situations de « spanish plume ».
La spanish plume est décrite de façon un peu différente selon les pays et pour cause, les effets sont très différents. En Belgique (Gaume exceptée), la spanish plume se déroule le plus souvent calmement, mais violemment dans des cas minoritaires.
En effet, la dépression thermique remontant d’Espagne passe souvent à l’est de nos régions et va mourir sur les Pays-Bas ou sur le nord de l’Allemagne. Le vent tourne déjà à l’ouest après le passage de la ligne de convergence, et avant le front froid. Nous avons donc des infiltrations maritimes dans les basses couches qui tempèrent la chaleur sous une inversion. C’est un peu comme si le front se dédoublait, avec de l’air chaud, puis de l’air tiède, puis de l’air frais, donc des différences thermiques moindres qui tempèrent voire annulent les orages tant sur la ligne de convergence que sur le front froid. Il arrive toutefois qu’une ascendance perce et alors, la situation devient explosive, comme déjà décrit à plusieurs reprises plus haut.
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