Les situations propices aux développements orageux en Belgique


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      Les orages dans de l’air maritime

Ces orages, exactement comme en été, se forment dans les masses d’air maritime à l’arrière des perturbations, dans ce qu’on nomme la « traîne ». Il s’agit alors d’air maritime qui a toujours une origine polaire, plus ou moins directe. Le vent souffle, selon le cas, de sud-ouest, d’ouest ou de nord-ouest. On a affaire ici à une masse d’air froid en altitude, mais plus ou moins réchauffée par le bas en fonction du parcours sur l’océan.

Souvent, l’instabilité est largement suffisante pour générer des orages, ce qui signifie que notre pays n’est pas du tout à l’abri de ce type d’orage, même en plein hiver. Si le vent général est assez faible (par exemple lorsque le noyau dépressionnaire se trouve très près de notre pays), ces orages vont principalement concerner la zone côtière, et mourir rapidement sur l’intérieur des terres (sauf tout à la fin de l’hiver). Si le vent est fort (fort gradient entre les hautes et basses pressions), ces orages survivent facilement au parcours sur la terre ferme et peuvent alors affecter tout le pays.

Comme déjà précisé plus haut, les orages formés en mer peuvent éclater à n’importe quel moment de la journée et de la nuit. En hiver, comme les écarts de températures sont également faibles à l’intérieur des terres, ces orages peuvent survenir partout à n’importe quelle heure. C’est particulièrement vrai en novembre, décembre et janvier. En février et en mars, on observe à nouveau, à l’intérieur des terres, une nette augmentation de l’activité orageuse en journée et une nette diminution la nuit. En outre, à la fin de l’hiver, les eaux côtières sont devenues suffisamment froides pour inhiber les averses et orages le long du littoral.

Comme en été, on assiste alors à une alternance d’éclaircies et d’averses, avec des orages généralement faibles quoique pouvant être nombreux. Lorsque le vent général souffle d’ouest-nord-ouest, une partie de la Belgique (région de La Panne, Coxyde, Ypres voire Tournai) sera plus ou moins épargnée en raison de l’écran formé par les Îles Britanniques.

Il existe cependant une situation potentiellement dangereuse, déjà décrite en été, lorsque la traîne de la perturbation est très active. Dans ce cas, le jet-stream passe sur nos régions, avec même un renforcement (jet-streak) au-dessus de nos têtes. Ceci a pour effet de renforcer dans une grande mesure l’ascendance dans les cumulonimbus passant par là, à tel point que des tornades deviennent possibles (cf. explications dans la partie consacrée à l’été). La quasi-totalité des tornades observées en hiver sont liées à ce phénomène.

Notez bien que ces tornades et autres phénomènes violents sont alors le fruit de ce qu’on appelle les mini-supercellules. Il s’agit là de cellules ayant tous les ingrédients d’une supercellule normale, sauf que le développement en altitude est limité par une tropopause beaucoup plus basse. Cela ne les empêchent pas, dans certains cas, d’être très dangereuses.

Lorsque la masse d’air maritime a une forte composante polaire, l’air est particulièrement froid en altitude et donc particulièrement instable. On observe alors régulièrement des averses de grésil et de neige fondante au littoral, et de neige sur tout le reste du pays. Le plus surprenant est alors d’entendre un coup de tonnerre en plein milieu d’un paysage blanc, parfaitement hivernal.

C’est toutefois à la côte que le risque d’orage est le plus élevé dans ce cas, a contrario du risque de neige qui y est plus faible.




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