Les orages...


...l'almanach
 
      Tornade

Si le 20e siècle a présenté trois épisodes tornadiques que l’on peut qualifier de majeurs, en l’occurrence le 25 juin 1967, le 20 septembre 1982 et le 14 août 1999, le 21e siècle vient de connaître son premier épisode tornadique majeur en ce 1er octobre 2006. En effet, une tornade d’une puissance F2-F3 frappait Petit-Rœulx-Lez-Braine (Braine-le-Comte) vers 18h10 en y provoquant d’importants dégâts, tandis qu’une autre touchait Duffel, en province d’Anvers.

Dans le premier cas, les conditions atmosphériques ont été les suivantes : temps nuageux à très nuageux en matinée avec stratocumulus se disloquant en cumulus humilis, avant la venue de nouveau stratocumulus au-dessus des cumulus. Encore au-dessus, une quantité variable d’altocumulus, et des cirrus et cirrostratus envahissant progressivement le ciel.

L’après-midi, les cumulus se sont développés en cumulonimbus, avec encore des altocumulus dont certains devenaient bourgeonnants aussi, ainsi que des cirrus. Entre les cumulonimbus, on notait aussi de belles éclaircies. Des éclairs et du tonnerre sont restés longtemps perceptibles, mais les précipitations ont été étonnamment faibles, le plus souvent inférieures à 0,5 mm. Cela se remarque notamment dans la supercellule qui a donné naissance à la tornade de Petit-Rœulx-Lez-Braine, où l’on voit très bien la structure du nuage, comme dans les supercellules LP des Etats-Unis. La tornade se voit de très loin mais il n’y a pas (ou pratiquement pas) de rideau de pluie. Cela n’empêchera pas la tornade d’être très violente (F2, voire F3) et de faire d’importants dégâts. En dehors de la tornade, le vent de sud-sud-ouest, qui a soufflé toute la journée, était assez soutenu, avec une moyenne de 22 à 24 km/h et des rafales jusqu’à 55 km/h.
Cédric De Keyser
Crédit photo : Cédric De Keyser

Dans le deuxième cas, c’est-à-dire à Duffel, on notait une nébulosité variable en matinée, avec des stratocumulus parfois en deux couches, surmontés d’altocumulus, de cirrus, de cirrostratus et d’altostratus, avec un peu de pluie sur le temps de midi. L’après-midi, la couche nuageuse s’est partiellement disloquée, avec encore des altocumulus et des cirrus, et quelques cumulus parfois accompagnés de stratocumulus. Vers 17 heures, ces cumulus se sont mis à bourgeonner pour former des cumulus congestus et des cumulonimbus supercellulaires, avec du tonnerre qui grondait pendant longtemps, mais peu ou pas de précipitations. Ici aussi, on ne voyait que de minces rideaux de pluie en-dessous des supercellules, mais avec une activité électrique très intense le soir.

La tornade de Duffel s’est donc probablement produite avec peu ou pas de précipitations, d’autant plus que la station toute proche de Sint-Katelijne-Waver n’a recueilli aucune goutte dans le pluviomètre. Plus au nord, cependant, à Merksem (banlieue d’Anvers), on notait des grêlons de 1 à 3 cm (sans doute en provenance de la même supercellule), tandis que Stabroek, plus au nord encore, notait 27,8 mm de précipitations.

Cela montre bien, une fois de plus, combien les conditions météorologiques peuvent être différentes d’un endroit à l’autre dans les situations orageuses. Même si les cumulonimbus ont été visibles presque partout dans le pays, les phénomènes violents ont été répartis de manière très aléatoire, avec grêle, orage, fortes pluies ou même tornade pour les uns, et rien de significatif pour les autres.

Notons encore, pour être complet, que la température a atteint 20 à 21°C sur la quasi-totalité du pays.




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