En cette journée du 11 juillet 2014, la situation atmosphérique était particulière sur la Belgique dans le sens que des courants chauds, humides et instables nous parvenaient depuis les régions scandinaves via un axe nord-est - sud-ouest soit à l'opposé de ce que nous connaissons habituellement dans notre pays. Par ailleurs, la présence d'une couche nuageuse sur la majeure partie du pays exception faite de la province de Limbourg, inhibait le risque orageux en limitant le réchauffement des basses couches par le soleil et donc l'instabilité.

En outre, cette instabilité était surtout présente au nord-est du pays, celle-ci nous étant parvenue via l'Allemagne et les Pays-Bas. Ainsi, le risque orageux était surtout attendu en cours de journée voire de soirée et essentiellement sur une moitié est du pays mais celui-ci ne vint finalement pas se concrétiser en cette période, cela venant probablement de la présence plus massive que prévue de la couverture nuageuse. Par ailleurs, il est possible que l'humidité des sols détrempés par les précipitations abondantes des derniers jours soient responsables de cette nébulosité plus importante.

Finalement, c'est lorsque l'on s'y attendait le moins que l'une des surprises orageuses les plus élaborées s'est mise en place dans les environs de 00h00 - 02h00 du matin durant la nuit du 11 au 12 juillet 2014 avec la présence de cellules orageuses dans des régions qui étaient parfois très éloignées de la zone sujette à être concernée par ceux-ci selon les modèles météorologiques. Cela bien qu'une tendance en provenance des Pays-Bas se faisait sentir. La particularité des différentes régions touchées vient du fait que beaucoup d'entre-elles furent de nature urbaine. Ce sont ainsi Bruxelles, Liège, Anvers et Alost qui furent spécialement touchées par des orages peu mobiles qui se dissipaient après avoir quitté la zone urbanisée. Deux zones orageuses firent cependant exception en touchant la région de Soignies et ses environs champêtres ainsi que des zones campagnardes de la province de Limbourg.
   
En ce qui concerne l'origine de ces développements orageux urbains, nous pensons actuellement que l'îlot de chaleur propre aux régions très urbanisées seraient en partie responsable de ces orages. Cela ayant pu jouer un rôle dans une situation très limite auquel il manquait peut-être quelques dixièmes voire un degré Celsius supplémentaire pour permettre aux cellules de se former en dehors des villes. Bien entendu, cela n'est qu'une supposition mais pas du tout impossible. De plus, le flux directeur ayant été très faible pouvait permettre la maturation de ces orages sur les lieux où ils se formaient.
 
Enfin, cela découlant naturellement de leur déplacement lent, des inondations furent souvent constatées après l'occurrence de ces orages, de plus, leur présence dans des zones particulièrement habitées les ont rendus très notoires, cela ayant même débouché sur des articles et reportages vidéos dans la presse. En voici donc quelques liens : RTBF - Intempéries : nombreuses interventions cette nuit, la situation par région, RTL - Nouvelle nuit diluvienne : tunnels inondés à Bruxelles, vols déviés à Liège.